Niki de Saint Phalle est née dans une famille bourgeoise. L’artiste trouva dans l’art un moyen d’échapper aux valeurs conventionnelles imposées par la société traditionnelle pour se réaliser elle-même. Ses figures féminines, les Nanas, contribuèrent à la faire connaitre dans le monde entier.
L’exposition Niki de Saint Phalle qui s’est tenue au Grand Palais a présenté une partie du travail de cette artiste mondialement connue. Cette superbe exposition parisienne a le mérite de montrer toute la complexité de sa personnalité et de répondre aux questionnements sur ses techniques de peinture. Ses « Nanas », sculptures colorées et joyeuses, sont des odes à la féminité et ont occulté les autres œuvres de l’artiste. Niki de Saint Phalle fut une créatrice à l’imagination foisonnante. Autodidacte, elle a utilisé sans complexe ni tabou, de très nombreuses techniques, notamment l’art monumental. Les reproductions Niki de Saint Phalle permirent une reconnaissance internationale de son travail. Beaucoup de galeries d’art exposent les œuvres de Niki de Saint Phalle comme estades.com/.
Niki de Saint Phalle connut ses premiers succès médiatiques avec sa série des Tirs, imaginée en 1961. Le principe est simple : des sacs de couleurs, et plus tard des bombes de peinture enfouies sous une épaisse couche de plâtre blanc. L’œuvre, d’abord immaculée, prend sa forme définitive lorsque des amateurs se mettent à tirer dessus, participant ainsi à la création artistique. La peinture s’échappe par les trous créés par les balles, en dégoulinant dans une explosion de matière. Ces bas-reliefs violents permettent d’exorciser le climat familial étouffant de l’artiste et surtout d’effacer l’inceste du père, un aspect étrangement passée sous silence dans l’exposition.
Dans son travail d’artiste, Niki utilisait des techniques singulières en mélangeant toutes sortes d’objets aux couleurs. Elle parle ainsi de ses façons de concevoir une œuvre : « Je laissais tomber les spaghettis et le riz et me consacrais davantage au côté spectaculaire des tirs. J’inaugurais l’usage de la peinture en bombes qui, frappées par une balle, produisaient des effets extraordinaires. Cela ressemblait beaucoup aux peintures abstraites expressionnistes que l’on faisait à l’époque. Je découvris les résultats dramatiques que pouvait donner la couleur qui se répand sur les objets. J’utilisais enfin du gaz lacrymogène pour les grandes finales de mes performances de tirs. La fumée dégagée évoquait la guerre. La peinture était la victime. » A travers ses gestes, la créativité se concrétisait sous les formes et permettait à Niki de Saint Phalle de mourir de sa propre main et de renaitre par un autre geste.